Aurélien Huberty est le plus jeune coach des séries amateurs: "J’aime guider un groupe"
Âgé de 29 ans, Aurélien Huberty, à la tête de Longlier.
- Publié le 07-09-2018 à 11h38
- Mis à jour le 07-09-2018 à 15h46
Âgé de 29 ans, Aurélien Huberty, à la tête de Longlier, est le plus jeune entraîneur des séries amateurs
Formé à Virton, Aurélien a connu deux sérieuses blessures qui le contraignirent à mettre un terme à sa carrière de joueur. Il a débuté le coaching il y a quatre ans, à Longlier (U15). Ambitieux, passionné, il déteste se projeter. "Je n’ai aucun plan de carrière", sourit-il.
Aurélien, rappelez-nous votre parcours comme footballeur ?
"J’ai accompli ma formation à Virton. J’ai débuté en P1 à Jamoigne (2006-2007) et l’équipe était montée en Promotion D (07-08) sans être capable de s’y maintenir. Le Lorrain Arlon, Habay-la-Vieille et Bertrix ont été mes autres clubs."
Bertrix vous rappelle un très mauvais souvenir…
"J’y avais débarqué l’été 2012. Thierry Siquet était coach. À l’occasion d’un match amical à Bohan, le gardien m’a boxé. J’avais été emmené en ambulance. Le diagnostic était : pommette fracturée et nez cassé. J’ai subi deux opérations. Malgré tout, j’étais revenu dans le parcours au FCJL Arlonaise."
Pas pour très longtemps…
"En effet. Une blessure à la cheville m’obligea à réfléchir, en raison d’une nouvelle opération. Celle de trop."
Vous rangez vos crampons en 2014 (25 ans). Encore faut-il avoir envie de se lancer dans le coaching ? De nos jours…
"Je n’avais pas envie de couper avec le football. L’opportunité s’est présentée de diriger les U15 de Longlier. Mon frère y jouait. Ceci explique cela. Je suis quelqu’un qui aime guider un groupe."
C’était parti : U15, U17, P2 puis D3 amateurs. Vous n’avez pas traîné en chemin.
"Je dirigeais les U17 en 2015-2016. En cours de saison, j’avais repris l’équipe de P3. Nous sommes montés en P2 et avons terminé 3e en 2017 (P2A)."
Le comité vous demande de reprendre la D3 amateurs en janvier 2018. Vous y attendiez-vous ?
"Si on m’avait dit en 2014, ‘Aurélien, tu entraîneras l’équipe A en 2018’, jamais je n’y aurais cru. Je ne suis pas du genre à me projeter sur le futur. En effet, je dois être le plus jeune coach en Nationale."
Fier ?
"Pourquoi ? J’entraîne par plaisir. Les exigences avec des jeunes et des seniors sont différentes."
Quel genre de coach êtes-vous ?
"Je suis dur. J’ai ma ligne de conduite. Il faut savoir dialoguer. Si je bois un verre avec les joueurs, je garde mes distances. Mettre des limites est impératif. Le groupe à ma disposition est intelligent. Le souhait est de professionnaliser le club. Lentement mais sûrement."
“Merci papa, merci la famille”
Aurélien Huberty donne trois entraînements par semaine sans perdre de vue le match du week-end. “Je ne suis pas fan du foot à la télévision. Je regarde les Diables.”
À côté du ballon rond, il est papa de deux enfants (Achille 2,5 ans et Agnès 5 mois), en couple avec Héloïse Henrion, infirmière dans un hôpital à Strassen (GDL). “Reprendre, ou non, Longlier fut une décision réfléchie, prise en famille. Les journées sont très remplies et ce n’est pas toujours facile.” Au quotidien, il gère une exploitation agricole – 500 bovins et 160.000 poules pondeuses – à Namoussart. Le travail est considérable. “Il est préférable que je ne travaille pas avec Héloïse”, sourit-il. “Mon papa m’aide. Je le remercie. J’ai aussi trois employés à temps plein. Ils sont de fonction, compréhensifs lorsque je suis pris par le football.”
“Pas fan d’un système de jeu”
“Entraîner est ma passion. Je retire quelque chose de tous mes entraîneurs (Guy François, Lionel Zanini, Thierry Siquet...) car, selon moi, il y a toujours du positif de chacun. Ma philosophie est plutôt de faire circuler le ballon, mais je compose avec les joueurs que j’ai sous la main. Tu peux être obligé de favoriser la reconversion offensive, défensive… Par contre, je ne suis pas du tout adepte d’un système spécifique, tout simplement car on ne s’entraîne pas assez ni avons assez de temps pour passer d’un à l’autre et le maîtriser. À Longlier, j’ai le bonheur de m’appuyer sur des joueurs intelligents qui savent faire la part des choses et distinguer le travail de la rigolade.”